La conso collab - études sur ses impacts environementaux

La consommation collaborative, définie comme "un échange entre particuliers et à des fins d’usage, d’un bien ou d’un service", s’est développée très rapidement ces dernières années. Au delà des espoirs économiques et sociaux qu’elle suscite, elle pose des défis juridiques, fiscaux ainsi que des questions environnementales. D’ailleurs, quel est l’impact environnemental de ces nouvelles formes de consommation ?

L’ADEME a réalisé un état des lieux sur une douzaine de pratiques collaboratives potentiellement porteuses de réduction d’impact environnemental. Il s’agissait, au travers de cette étude, d’évaluer l’impact des pratiques qui ont été sélectionnées.

Sur cette douzaine de pratiques, six d’entre elles sont ressorties de l’étude et ont été identifiées par l’ADEME comme permettant d'illustrer le gisement de gains environnementaux des pratiques collaboratives. Ces pratiques permettent également d'indiquer dans quels cas l'impact environnemental est ambigu voire négatif, et ainsi d'illustrer les conditions nécessaires à la réalisation d'un gain environnemental. Les pratiques retenues sont les suivantes : la mobilité avec le covoiturage courte et longue distance, la location d’objets entre particuliers et le réemploi et enfin, l’habitat partagé de courte et de longue durée.

Pour chacune des pratiques retenues, au niveau d’une unité de service rendu (par exemple, pour la mobilité, "fait pour une personne de parcourir un kilomètre") un bilan environnemental comparatif a été réalisé entre la pratique “collaborative” et la pratique “conventionnelle” à laquelle elle se substitue. Cette pratique conventionnelle est soit une pratique identifiée (exemple, dans le cas du réemploi, l’alternative est l’achat d’un bien neuf), soit la pratique moyenne observée (ex : pour les transports, la pratique collaborative est comparée à la pratique moyenne du passager français).

L’objectif futur sera donc d’accompagner la réalisation de ces potentiels de réduction des impacts.

covoiturage

Le covoiturage est l’utilisation conjointe et organisée d’un véhicule par un conducteur non professionnel et un ou plusieurs tiers passagers, dans le but d’effectuer un trajet commun.

échange de
biens

Nous entendons par échange de biens le don, le prêt ou la location entre particuliers d’un bien meuble.

logement
partagé

Par logement partagé, nous entendons deux pratiques : la location de courte durée de logements entre particuliers et la colocation longue durée entre particuliers.

BILAN ET ENSEIGNEMENTS DE L’ÉTUDE

Cette étude a permis de montrer que la place de la consommation collaborative dans la consommation en général, et en conséquence son potentiel de réduction des impacts environnementaux, sont à relativiser.

Les évolutions technologiques et socio-économiques demeurent déterminantes quant aux impacts environnementaux au niveau national en 2030 (voir résultats de l’analyse des scénarios "macroscopiques" de l’étude).

On remarque, par ailleurs, au travers des résultats de l’étude, que la consommation collaborative est en évolution permanente et qu’elle est multiforme. En tous cas, consommer de manière collaborative ne signifie pas automatiquement "consommer responsable". En tant que consommateur, on doit intégrer la consommation collaborative à une réflexion permanente sur le "mieux consommer".

Le gain environnemental dépend dans tous les cas fortement de la pratique conventionnelle à laquelle la pratique collaborative est substituée (notamment dans le cas du covoiturage de longue distance), de la logistique de partage et de la durée de vie des produits réemployés.

Il faut noter que la diversité des pratiques de consommation collaborative se traduit par des impacts environnementaux très différents d’une pratique à l’autre.

Par ailleurs, il demeure difficile d’évaluer précisément les impacts des différentes pratiques de la consommation collaborative, et le niveau de confiance dans les résultats est variable. De plus certaines hypothèses fortes ont été prises : on a supposé par exemple pour la location de matériel que le recours à la consommation collaborative, c’est à dire l'augmentation de la durée totale d’utilisation des biens, n’engendrerait pas un besoin de renouvellement prématuré de ces biens (hypothèse de sous-utilisation des biens). Si ce n’était pas le cas, cela remettrait en cause les résultats présentés ci-dessus.

Toutefois l’étude montre que certaines pratiques bien identifiées offrent un potentiel de réduction d’impacts environnementaux intéressant. Le partage de mobilité d’un côté, et le réemploi de biens meubles de l’autre, sont, parmi l’ensemble des pratiques collaboratives, celles qui ouvrent les perspectives les plus intéressantes sur le plan environnemental et dont le développement doit être encouragé.

Attention tout de même à l’effet rebond de la consommation collaborative : par exemple, si l’argent économisé grâce à la location d’un appartement de particulier à particulier est utilisé pour un trajet en avion, le bilan environnemental de cette "consommation collaborative" est dégradé.

étude réalisée par
graphisme et design par